mercredi 15 août 2018

Islamophobie dans la république judéo-sioniste

Les islamophobes, les laïcards, les identitaires, les judéo-sionistes et les fachos de tous poils appellent quasiment au boycott de GAP à cause de cette pub aux Etats-Unis appelée "back to school". Vous imaginez l'horreur! Une petite fille porte un voile. On lui aurait pardonné si elle avait changé de sexe, tatoué son corps, transpercé son visage d'épingles, rasé la tête, etc. Notre "république" du CRIF a un sérieux problème avec l'islam et les musulmans.

mercredi 25 juillet 2018

PROLOGUE: D'UN HOLOCAUSTE L'AUTRE


Prologue

   « Monsieur le président du CRIF, membres du gouvernement, représentants élus, dignitaires religieux, Mesdames et Messieurs, c’est un honneur et un privilège de m’adresser à vous au nom de la France. À la veille d’une échéance électorale décisive dans notre vie démocratique, je réalise à quel point ces notions ne recouvrent pas un formalisme convenu, puisque la volonté du peuple français pourrait m’en priver dans un an. Et cette perspective, je l’avoue, m’attristerait profondément. Moins la perte de la fonction suprême dont la durée est limitée par la constitution que ces opportunités de représenter l’unité du pays, de réaffirmer les valeurs de la République, et de voir ainsi à l’œuvre comme ce soir la concrétisation de l’idéal républicain.
   « L’Histoire nous réserve souvent bien des surprises, dont la moindre n’est pas des retournements de situations sidérants, impossibles même à concevoir. Des retournements qui corrigent les errements passés et constituent une espèce de rédemption. Qui aurait pu imaginer, après les soubresauts tragiques étalés sur des siècles en matière de luttes politiques et religieuses, que la Communauté qui a le plus souffert de discriminations et d’agressions jusqu’au crime le plus abject de l’Histoire, que cette Communauté soit non seulement revenue dans le giron de la République, mais nous offre l’occasion de célébrer ces retrouvailles républicaines ?
   « Quelle leçon magistrale pour tous ceux qui n’ont pas abdiqué et qui croient inlassablement en nos valeurs et se battent au quotidien pour les faire appliquer encore et toujours !
   « Car il est vrai que ces valeurs ne sont jamais acquises une bonne fois pour toutes, même inscrites dans les textes les plus sacrés, même gravées dans le marbre des constitutions. Ce combat ne doit jamais cesser. La réunion de ce soir est comme un miracle qu’il faut défendre et renouveler, multiplier et diversifier, pour qu’il s’incruste et fasse partie intégrante, indélébile, inéluctable, indiscutable, pérenne, de notre patrimoine à tous.
   « On entend ici et là des remarques, dissimulant mal un ressentiment sournois, et non dépourvu d’arrière-pensées équivoques, sur les attentions excessives dont bénéficierait ladite Communauté. Des paroles prononcées par les plus hautes autorités de l’État ont pu laisser l’impression d’une considération particulière réservée à nos concitoyens de confession juive, et qui aurait porté atteinte au principe d’égalité. Il convient de rappeler, même si d’un point de vue purement comptable cela n’est pas erroné, que ces marques appuyées de sympathie et de soutien venaient généralement après des actions terroristes qui les visaient en tant que tels ; que notre devoir a été de leur fournir la meilleure protection possible et les rassurer sur la détermination de la République de les protéger par tous les moyens.
   « Il est vrai, et ceci n’est pas incompatible avec nos principes fondamentaux, que la République a un devoir particulier envers ses citoyens juifs. Sans reprendre un historique fastidieux et peu glorieux des exactions et des humiliations que notre pays leur a fait subir pendant des siècles, ce qui s’est passé pendant la seconde guerre mondiale en a constitué le summum, engageant même notre responsabilité morale, notre dette ne sera jamais entièrement payée.
   « Et pourtant, malgré toutes ces vicissitudes, les juifs n’ont jamais renoncé aux espoirs qu’ils mettaient dans la France, et à leur foi inébranlable dans son redressement moral. Ils avaient l’intime conviction que l’espérance et la lumière viendraient toujours à bout des périodes sombres.
   « Dans ce sens, ils nous ont donné et nous donnent encore des leçons de foi humaniste et patriotique que d’autres groupes feraient bien de méditer.
   « C’est la signification de notre présence massive à ce dîner annuel. Toutes les instances de la République y sont représentées et souvent à leur plus haut niveau.
   « Il faut que le message passe, et nous le martèlerons tant qu’il subsistera la moindre trace, la manifestation la plus anodine, ou ces soi-disant parodies humoristiques, de cette idéologie pernicieuse qui vise une seule communauté.

   « Je le dis sans ambages et de façon solennelle : La République traquera avec la plus extrême vigilance et punira avec la plus grande sévérité toute expression antisémite. Beaucoup a été fait dans ce sens. L’arsenal juridique se renforce. L’Éducation nationale y veille en formant les jeunes esprits. Les médias contribuent au mieux. La justice condamne sans désemparer. L’hydre malfaisante semble pourtant renaître de façon sournoise en se dissimulant derrière des opinions politiques ou en profitant du cadre libéral et anonyme des réseaux sociaux. Les organisations juives nous ont fait part de leurs inquiétudes, inquiétudes tout à fait légitimes, et que nous considérons avec le plus grand sérieux. Des démarches sont entreprises pour qu’aucune expression à caractère antisémite ne demeure impunie. La République mettra tout en œuvre pour extirper à jamais ce mal insidieux qui déshonore notre civilisation. J’en prends ici le ferme engagement.
   « Cela passe également par un travail constant sur la Préservation de la Mémoire. Tout doit être fait pour qu’on n’oublie jamais. J’ai d’ailleurs créé un secrétariat d’État à cette fin, et je suis heureux que son premier titulaire soit une femme d’origine maghrébine. Quel merveilleux symbole ! Madame Badia El Ghomri, qu’on peut applaudir, fait un travail remarquable, malgré sa jeunesse et son inexpérience. Je veille personnellement à ce que tous les dossiers qu’elle traite bénéficient d’une attention particulière.
   « Je passe sur toutes les actions qui sont entreprises, et elles sont nombreuses, pour évoquer une affaire en cours. Des personnalités en France et au Maroc ont souhaité sortir de l’oubli  les péripéties de l’émigration des juifs marocains, et en particulier le naufrage d’une embarcation emportant ses quarante-trois passagers par une nuit de tempête en février 1961.
   « Un mémorial sera érigé sur la côte marocaine d’où partaient clandestinement ces juifs, et un mémorial identique dans le département du Gard, dans l’enceinte du camp qui leur servait de transit. J’ai donné mon accord pour inaugurer au moins l’un des deux. J’estime que tout ce qui peut être fait  pour rappeler les exactions commises contre des juifs relève du Devoir de Mémoire. Même si les faits incriminés ont eu lieu hors de France, car le Devoir de Mémoire a une dimension universelle.
   « J’irais jusqu’à défendre les références à l’holocauste, exprimées dans le documentaire qui relate cette épopée. Ce terme a une connotation spécifique, relative à une période déterminée, mais on devrait pouvoir aussi l’utiliser pour caractériser certaines tragédies dont les victimes seraient juives. Et il n’est pas mauvais de dramatiser à bon escient. Je soutiendrai donc le vocable « holocauste » partout où il me sera loisible de le faire, notamment au Maroc qui en est partie prenante.
   « Ce ne sont pas là que des engagements personnels. Sur tout ce qui vient d’être dit, la République s’en trouve engagée à l’avenir, par la présence des principaux responsables politiques, ceux qui sont fidèles à nos valeurs, et qui demain pourraient assurer l’alternance. Quelle que soit l’issue des élections, et mon adversaire est là pour le confirmer, je le vois sourire mais sa victoire est loin d’être acquise, rien absolument rien ne sera modifié pour la communauté juive. Nous continuerons à travailler ensemble, gauche et droite unies, pour lui assurer la sécurité, l’intégrité et l’épanouissement dans notre pays. La France ne serait pas la France sans votre présence millénaire. Je vous remercie. »


Prologue

   « Monsieur le président du CRIF, membres du gouvernement, représentants élus, dignitaires religieux, Mesdames et Messieurs, c’est un honneur et un privilège de m’adresser à vous au nom de la France. À la veille d’une échéance électorale décisive dans notre vie démocratique, je réalise à quel point ces notions ne recouvrent pas un formalisme convenu, puisque la volonté du peuple français pourrait m’en priver dans un an. Et cette perspective, je l’avoue, m’attristerait profondément. Moins la perte de la fonction suprême dont la durée est limitée par la constitution que ces opportunités de représenter l’unité du pays, de réaffirmer les valeurs de la République, et de voir ainsi à l’œuvre comme ce soir la concrétisation de l’idéal républicain.
   « L’Histoire nous réserve souvent bien des surprises, dont la moindre n’est pas des retournements de situations sidérants, impossibles même à concevoir. Des retournements qui corrigent les errements passés et constituent une espèce de rédemption. Qui aurait pu imaginer, après les soubresauts tragiques étalés sur des siècles en matière de luttes politiques et religieuses, que la Communauté qui a le plus souffert de discriminations et d’agressions jusqu’au crime le plus abject de l’Histoire, que cette Communauté soit non seulement revenue dans le giron de la République, mais nous offre l’occasion de célébrer ces retrouvailles républicaines ?
   « Quelle leçon magistrale pour tous ceux qui n’ont pas abdiqué et qui croient inlassablement en nos valeurs et se battent au quotidien pour les faire appliquer encore et toujours !
   « Car il est vrai que ces valeurs ne sont jamais acquises une bonne fois pour toutes, même inscrites dans les textes les plus sacrés, même gravées dans le marbre des constitutions. Ce combat ne doit jamais cesser. La réunion de ce soir est comme un miracle qu’il faut défendre et renouveler, multiplier et diversifier, pour qu’il s’incruste et fasse partie intégrante, indélébile, inéluctable, indiscutable, pérenne, de notre patrimoine à tous.
   « On entend ici et là des remarques, dissimulant mal un ressentiment sournois, et non dépourvu d’arrière-pensées équivoques, sur les attentions excessives dont bénéficierait ladite Communauté. Des paroles prononcées par les plus hautes autorités de l’État ont pu laisser l’impression d’une considération particulière réservée à nos concitoyens de confession juive, et qui aurait porté atteinte au principe d’égalité. Il convient de rappeler, même si d’un point de vue purement comptable cela n’est pas erroné, que ces marques appuyées de sympathie et de soutien venaient généralement après des actions terroristes qui les visaient en tant que tels ; que notre devoir a été de leur fournir la meilleure protection possible et les rassurer sur la détermination de la République de les protéger par tous les moyens.
   « Il est vrai, et ceci n’est pas incompatible avec nos principes fondamentaux, que la République a un devoir particulier envers ses citoyens juifs. Sans reprendre un historique fastidieux et peu glorieux des exactions et des humiliations que notre pays leur a fait subir pendant des siècles, ce qui s’est passé pendant la seconde guerre mondiale en a constitué le summum, engageant même notre responsabilité morale, notre dette ne sera jamais entièrement payée.
   « Et pourtant, malgré toutes ces vicissitudes, les juifs n’ont jamais renoncé aux espoirs qu’ils mettaient dans la France, et à leur foi inébranlable dans son redressement moral. Ils avaient l’intime conviction que l’espérance et la lumière viendraient toujours à bout des périodes sombres.
   « Dans ce sens, ils nous ont donné et nous donnent encore des leçons de foi humaniste et patriotique que d’autres groupes feraient bien de méditer.
   « C’est la signification de notre présence massive à ce dîner annuel. Toutes les instances de la République y sont représentées et souvent à leur plus haut niveau.
   « Il faut que le message passe, et nous le martèlerons tant qu’il subsistera la moindre trace, la manifestation la plus anodine, ou ces soi-disant parodies humoristiques, de cette idéologie pernicieuse qui vise une seule communauté.

   « Je le dis sans ambages et de façon solennelle : La République traquera avec la plus extrême vigilance et punira avec la plus grande sévérité toute expression antisémite. Beaucoup a été fait dans ce sens. L’arsenal juridique se renforce. L’Éducation nationale y veille en formant les jeunes esprits. Les médias contribuent au mieux. La justice condamne sans désemparer. L’hydre malfaisante semble pourtant renaître de façon sournoise en se dissimulant derrière des opinions politiques ou en profitant du cadre libéral et anonyme des réseaux sociaux. Les organisations juives nous ont fait part de leurs inquiétudes, inquiétudes tout à fait légitimes, et que nous considérons avec le plus grand sérieux. Des démarches sont entreprises pour qu’aucune expression à caractère antisémite ne demeure impunie. La République mettra tout en œuvre pour extirper à jamais ce mal insidieux qui déshonore notre civilisation. J’en prends ici le ferme engagement.
   « Cela passe également par un travail constant sur la Préservation de la Mémoire. Tout doit être fait pour qu’on n’oublie jamais. J’ai d’ailleurs créé un secrétariat d’État à cette fin, et je suis heureux que son premier titulaire soit une femme d’origine maghrébine. Quel merveilleux symbole ! Madame Badia El Ghomri, qu’on peut applaudir, fait un travail remarquable, malgré sa jeunesse et son inexpérience. Je veille personnellement à ce que tous les dossiers qu’elle traite bénéficient d’une attention particulière.
   « Je passe sur toutes les actions qui sont entreprises, et elles sont nombreuses, pour évoquer une affaire en cours. Des personnalités en France et au Maroc ont souhaité sortir de l’oubli  les péripéties de l’émigration des juifs marocains, et en particulier le naufrage d’une embarcation emportant ses quarante-trois passagers par une nuit de tempête en février 1961.
   « Un mémorial sera érigé sur la côte marocaine d’où partaient clandestinement ces juifs, et un mémorial identique dans le département du Gard, dans l’enceinte du camp qui leur servait de transit. J’ai donné mon accord pour inaugurer au moins l’un des deux. J’estime que tout ce qui peut être fait  pour rappeler les exactions commises contre des juifs relève du Devoir de Mémoire. Même si les faits incriminés ont eu lieu hors de France, car le Devoir de Mémoire a une dimension universelle.
   « J’irais jusqu’à défendre les références à l’holocauste, exprimées dans le documentaire qui relate cette épopée. Ce terme a une connotation spécifique, relative à une période déterminée, mais on devrait pouvoir aussi l’utiliser pour caractériser certaines tragédies dont les victimes seraient juives. Et il n’est pas mauvais de dramatiser à bon escient. Je soutiendrai donc le vocable « holocauste » partout où il me sera loisible de le faire, notamment au Maroc qui en est partie prenante.
   « Ce ne sont pas là que des engagements personnels. Sur tout ce qui vient d’être dit, la République s’en trouve engagée à l’avenir, par la présence des principaux responsables politiques, ceux qui sont fidèles à nos valeurs, et qui demain pourraient assurer l’alternance. Quelle que soit l’issue des élections, et mon adversaire est là pour le confirmer, je le vois sourire mais sa victoire est loin d’être acquise, rien absolument rien ne sera modifié pour la communauté juive. Nous continuerons à travailler ensemble, gauche et droite unies, pour lui assurer la sécurité, l’intégrité et l’épanouissement dans notre pays. La France ne serait pas la France sans votre présence millénaire. Je vous remercie. »

dimanche 22 juillet 2018

La fonction du Traître dans une organisation totalitaire


La fonction du Traître dans une organisation totalitaire
Dans une organisation démocratique, c’est-à-dire ouverte et tolérante, dans laquelle la direction peut être contestée et les grandes orientations discutées, il y a rarement des Traîtres, mais plutôt des dissidents ou des contestataires qui peuvent s’exprimer à l’intérieur ou partir sans provoquer un drame.
Une organisation totalitaire se caractérise tout d’abord par l’existence d’un chef, incontestable, infaillible, respecté, adulé, autoritaire, inamovible, qui en vient à se confondre avec l’organisation elle-même. Sans lui, l’organisation ne serait rien ou presque. C’est un leader et un patron qui ne peut souffrir l’ombre d’une opposition, voire même l’apparition d’une personnalité d’envergure.
Une organisation totalitaire a quelques dogmes, 3 ou 4 pas plus, qui constituent le fondement de son action et la bible de ses militants.
Autour du chef, quelques théoriciens chargés de propager la bonne parole et quelques chiens de garde pour la discipline. Tous évidemment vouent au chef une fidélité à toute épreuve.
Parfois le bel ordonnancement coince pour diverses raisons. Occupons-nous ici de l’apparition du Traître et de sa fonction.
Le Traître remet en cause, d’une façon ou d’une autre, l’autorité suprême du chef ou l’un des dogmes fondamentaux. Son élimination, si elle devient nécessaire, doit aussi remplir des fonctions essentielles à la survie et à la cohésion de l’ensemble.
La mise à l’index du Traître obéit à une mise en scène.
Dans une organisation totalitaire (étatique) qui dispose de la violence légitime, le Traître est amené à reconnaître publiquement ses torts et à accepter la sanction ultime (la mort) dans l’intérêt supérieur de l’organisation. C’est le summum de la manipulation. Voir « Le zéro et l’infini » d’Arthur Koestler.
Mais une organisation totalitaire qui n’a pas de pouvoir étatique se contentera chasser le Traître avec une campagne d’insultes, de chantages, de dénigrements, d’insinuations, de mépris, de violences, pour extirper le serpent venimeux accueilli naïvement en son sein (le parti communiste français avec Sartre ou Roger Garaudy par exemple).
Le Traître a donc cette fonction de purger l’organisation de cette tumeur, de la libérer de ce corps étranger et malicieux qui s’est infiltré insidieusement et qui a été heureusement démasqué, pour lui redonner sa pureté d’origine. Débarrassée de cette tumeur, l’organisation peut se lancer de nouveau dans le combat avec un horizon éclairci. En attendant le prochain Traître.
Par ailleurs, la chasse au Traître permet aux militants de se défouler et d’espérer. Quoi de plus gratifiant que de déverser un tombereau d’insultes sur celui qui est offert à la vindicte, et dans une saine émulation dans les propos les plus bas, les plus vulgaires, les plus mensongers. Cette campagne de défoulement sera d’autant plus violente que le Traître aura été adulé quelques semaines auparavant. Que d’épisodes vont-ils se raconter sur les manœuvres dont ils ont été les victimes ! Et comment leur bonne foi aura-t-elle été trahie avec autant d’impudence !
La chasse au Traître va permettre aux militants de comprendre et d’accepter  pourquoi l’organisation n’a pas atteint ses objectifs, en général irréalistes, car il s’agit ni plus ni moins de renverser le système établi.
Les militants iront de nouveau aux sacrifices qui leur seront demandés en temps, en argent, en énergie, en relations, en activités intellectuelles ou récréatives.
Comme dit l’adage, si le Traître n’existait pas, il faudrait l’inventer.
Jacob Cohen
22 juillet 2018






La fonction du Traître dans une organisation totalitaire
Dans une organisation démocratique, c’est-à-dire ouverte et tolérante, dans laquelle la direction peut être contestée et les grandes orientations discutées, il y a rarement des Traîtres, mais plutôt des dissidents ou des contestataires qui peuvent s’exprimer à l’intérieur ou partir sans provoquer un drame.
Une organisation totalitaire se caractérise tout d’abord par l’existence d’un chef, incontestable, infaillible, respecté, adulé, autoritaire, inamovible, qui en vient à se confondre avec l’organisation elle-même. Sans lui, l’organisation ne serait rien ou presque. C’est un leader et un patron qui ne peut souffrir l’ombre d’une opposition, voire même l’apparition d’une personnalité d’envergure.
Une organisation totalitaire a quelques dogmes, 3 ou 4 pas plus, qui constituent le fondement de son action et la bible de ses militants.
Autour du chef, quelques théoriciens chargés de propager la bonne parole et quelques chiens de garde pour la discipline. Tous évidemment vouent au chef une fidélité à toute épreuve.
Parfois le bel ordonnancement coince pour diverses raisons. Occupons-nous ici de l’apparition du Traître et de sa fonction.
Le Traître remet en cause, d’une façon ou d’une autre, l’autorité suprême du chef ou l’un des dogmes fondamentaux. Son élimination, si elle devient nécessaire, doit aussi remplir des fonctions essentielles à la survie et à la cohésion de l’ensemble.
La mise à l’index du Traître obéit à une mise en scène.
Dans une organisation totalitaire (étatique) qui dispose de la violence légitime, le Traître est amené à reconnaître publiquement ses torts et à accepter la sanction ultime (la mort) dans l’intérêt supérieur de l’organisation. C’est le summum de la manipulation. Voir « Le zéro et l’infini » d’Arthur Koestler.
Mais une organisation totalitaire qui n’a pas de pouvoir étatique se contentera chasser le Traître avec une campagne d’insultes, de chantages, de dénigrements, d’insinuations, de mépris, de violences, pour extirper le serpent venimeux accueilli naïvement en son sein (le parti communiste français avec Sartre ou Roger Garaudy par exemple).
Le Traître a donc cette fonction de purger l’organisation de cette tumeur, de la libérer de ce corps étranger et malicieux qui s’est infiltré insidieusement et qui a été heureusement démasqué, pour lui redonner sa pureté d’origine. Débarrassée de cette tumeur, l’organisation peut se lancer de nouveau dans le combat avec un horizon éclairci. En attendant le prochain Traître.
Par ailleurs, la chasse au Traître permet aux militants de se défouler et d’espérer. Quoi de plus gratifiant que de déverser un tombereau d’insultes sur celui qui est offert à la vindicte, et dans une saine émulation dans les propos les plus bas, les plus vulgaires, les plus mensongers. Cette campagne de défoulement sera d’autant plus violente que le Traître aura été adulé quelques semaines auparavant. Que d’épisodes vont-ils se raconter sur les manœuvres dont ils ont été les victimes ! Et comment leur bonne foi aura-t-elle été trahie avec autant d’impudence !
La chasse au Traître va permettre aux militants de comprendre et d’accepter  pourquoi l’organisation n’a pas atteint ses objectifs, en général irréalistes, car il s’agit ni plus ni moins de renverser le système établi.
Les militants iront de nouveau aux sacrifices qui leur seront demandés en temps, en argent, en énergie, en relations, en activités intellectuelles ou récréatives.
Comme dit l’adage, si le Traître n’existait pas, il faudrait l’inventer.
Jacob Cohen
22 juillet 2018