samedi 19 mai 2012

Boualem Sansal, le parfait harki des sionistes

En Israël, l’écrivain algérien Boualem Sansal brave les tabous arabes

Par AUDE MARCOVITCH De notre correspondante à Tel-Aviv

Un petit sourire flottant sur les lèvres, de longs cheveux gris-blanc attachés dans le dos, Boualem Sansal vient de prendre place au milieu d’un cercle d’auteurs venus échanger leurs vues et leurs histoires au Festival international des écrivains de Jérusalem. Derrière lui, en majestueux paysage de fond, serpente la muraille de la vieille ville. «Les élites intellectuelles ne sont pas encore arrivées à s’autonomiser du pouvoir dans les pays arabo-musulmans. Et dans cette culture, on a trop sacralisé les choses, que ce soit l’Etat, qui fait office de calife, ou la religion», dit l’écrivain algérien.

L’auteur du Serment des barbares, de Poste restante… et du Village de l’Allemand a maintes fois fait la preuve de son indépendance d’esprit. Plusieurs de ses ouvrages sont d’ailleurs interdits dans son pays. Mais en se rendant en Israël, il a franchi un pas de plus. «Ce n’est pas un voyage facile, confie-t-il. Il y a eu une levée de boucliers, notamment de la part du Hamas à Gaza, qui a sorti un communiqué incroyable demandant à tous les pays arabes de me boycotter.» Qu’à cela ne tienne, Boualem Sansal obéit «à ce qui se passe dans [sa] tête» et à personne d’autre. Fidèle à son statut d’intellectuel engagé, il relève, face à un public conquis : «Il faut affronter le danger. Si tu le fuis, il te rattrape, si tu l’affrontes, tu as une chance de gagner.»

La soixantaine passée, Sansal ne pensait pas un jour venir en Israël, ni qu’un de ses livres serait traduit en hébreu. A Jérusalem comme à Tel-Aviv, il crée avec l’auditoire un lien intime. Il parle des peuples rendus aveugles aux liens qui les attachent, et incapables de s’en libérer. Des victoires des islamistes dans les pays arabes, une tendance «très inquiétante, face à laquelle l’Occident est en dessous de tout». Il raconte l’élaboration de son roman le plus célèbre, le Village de l’Allemand, qui l’a fait plonger dans l’enfer de la Shoah en suivant le parcours d’un nazi recyclé dans le nationalisme arabe. «Ecrire ce livre a été une grande douleur», décrit-il. Invité à l’Institut français de Tel-Aviv, il échange des souvenirs algériens nostalgiques avec d’anciens compatriotes, et un dialogue se noue avec d’anciens déportés, qui jugent que «Primo Levi l’aurait considéré comme un ami».

Après sa visite décriée, Boualem Sansal reconnaît appréhender le retour sur ses terres algériennes : «Peut-être vont-ils m’arrêter à l’aéroport ? Peut-être serai-je victime d’une attaque ?»

5 commentaires:

  1. Ca ressemble de plus en plus aux vies de saints que je lisais quand j'étais gamin. De temps en temps il y avait, dans le même style, des récits édifiants de bons arabes ou de bons noirs des colonies qui émouvaient la vieille noblesse catho de l'Empire.

    La différence c'est qu'au moins je lisais ce genre de récit dans des vieux fascicules cathos pour gosses, pas dans des journaux pour adulte...

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  2. Il me donne envie de vomir et j'ai honte pour lui.. En plus de tout ce qui me dégoute chez ce pseudo intello, j'apprends ici qu'il aurait en plus écrit un livre sur un nazi converti au nationalisme arabe, il fallait la trouver cette idée pour rendre les amalgames encore plus facile... berk

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  3. Les esclaves, parait-il, disaient jadis "nous sommes malades" lorsque leur maître tombait... malade.

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    1. Comment Boualem Sansal a fini par recevoir le prix du Roman arabe

      http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120622.OBS9361/comment-boualem-sansal-a-fini-par-recevoir-le-prix-du-roman-arabe.html

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  4. Le 27 octobre les jurés du prix goncourt vont devoiler la prochaine sélection a tunis au bardot et quand tu lis le résumé du dernier livre de ce sayanim 2084 où il mélange islam et daesh. On a plus de doute sur le vainqueur. En ces temps de debut de 3 eme guerre mondiale les sionistes encouragent la haine. Cf: parabole du coq

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