mardi 27 décembre 2016

Les réactions hystériques d’Israël



Les réactions hystériques d’Israël
Suite à la résolution du Conseil de Sécurité demandant « seulement » l’arrêt de la colonisation, et non le démantèlement des colonies sur une terre conquise par la force et jamais reconnue par le droit international, Israël a réagi avec une violence inouïe, comme un enfant gâté à qui tout était permis et qui se retrouve soudain réprimandé. Comment la communauté internationale a-t-elle eu l’outrecuidance, la « Hutspa », de mettre un petit bâton dans les roues du char triomphant du sionisme en expansion ?
Petit rappel historique : Le Conseil de Sécurité avait déjà voté en 1968 la résolution 242 demandant l’évacuation des territoires occupés par la force. A l’époque la colonisation n’avait pas encore commencé et les Etats-Unis n’étaient pas les alliés inconditionnels de leur chien de garde dans la région. Résolution restée évidemment sans effet.
Netanyahou a immédiatement déclaré que la nouvelle résolution était nulle et non avenue et qu’il s’en torchait. C’est ce qu’il y a de bien avec les dirigeants sionistes. Le droit international et la communauté du même nom ils s’assoient dessus. Le peuple élu à qui Dieu a redonné la terre promise n’a de comptes à rendre aux gentils, à tous ces peuples de goyim qui décidément ne comprennent rien à son destin unique et glorieux.
Le premier ministre sioniste a convoqué les ambassadeurs des pays qui ont voté la résolution le jour de Noël pour leur passer un savon. Qu’auraient dit les institutions judéo-sionistes si un pays européen avait convoqué un ambassadeur israélien le jour de Roch Hachana ?
Netanyahu a annulé une rencontre prévue avec son homologue britannique Theresa May pour protester contre le soutien de Londres à cette résolution. Il a annulé la visite prochaine en Israël du ministre sénégalais des Affaires étrangères et a ordonné au ministère des Affaires étrangères d’annuler tous les programmes d’aide au Sénégal. Il a supprime plusieurs millions de dollars de contributions à diverses agences onusiennes.

Les « amis » d’Israël montent au créneau. Estrosi part fissa en Israël pour soutenir Netanyahou dans cette épreuve. Quant à l’inénarrable Guy Millière il a publié un article intitulé : Barack Hussein Obama, l’antisémite de la Maison-Blanche, trahit Israël. Liberman va plus loin, si on peut dire, avec la résurgence de l’antisémitisme. Il a déclaré que la conférence prévue à Paris le 15 janvier était « comparable à l’Affaire Dreyfus ».

Ces réactions hystériques et disproportionnées montrent à quel point le régime sioniste s’est laissé acculer dans une impasse sans issue. D’une part il ne peut arrêter la colonisation. C’est un processus irréversible qui doit aller jusqu’au bout, c’est-à-dire avaler 90% de la Cisjordanie. D’autre part, il glisse inexorablement vers l’Etat binational ressemblant à l’Afrique du sud du temps de l’apartheid.

Cette « hystérisation » a quelque chose de positif. Elle met à jour la nature véritable du sionisme et son évolution impériale. Certes aujourd’hui la plupart des Etats ont une certaine trouille d’Israël. Il n’y a qu’à voir leurs tentatives de justification d’une résolution qu’ils auraient déjà dû prendre depuis longtemps et surtout la faire appliquer. Mais on est proche du ras-le-bol. La question devra se poser un jour : N’était-ce pas une erreur monumentale de laisser se créer un tel Frankestein dans cette région ? Sauf que ce « Frankenstein » dispose 6 sous-marins avec des centaines de têtes nucléaires prêtes à arroser le monde.

Je souhaite bien du plaisir aux chancelleries européennes avec ce nouveau casse-tête.